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Stanley Milgram

«Ordinary people, simply doing their jobs, and without any particular hostility on their part, can become agents in a terrible destructive process. »

 

«Des gens ordinaires , dépourvus de toute hostilité, peuvent devenir les agents d’un atroce processus de destruction. »

( 1933 - 1984)

     Stanley Milgram est un psychologue social américain. Il est essentiellement connu pour son expérience controversée sur la soumission à l’autorité, 'l'expérience de Milgram', réalisée dans les années 60 durant ses années d’enseignement à l'université de Yale. Milgram était marqué par les événements du génocide nazi, et surtout par le procès d’Adolf Eichmann. 

 

    Après avoir obtenu son Doctorat de Philosophie (Ph.D) en psychologie sociale à l'université d'Harvard, il a enseigné à l'université de Yale, puis celle de Harvard. Ensuite, il a enseigné à l'Université de New York Graduate Center, jusqu’à son décès en 1984. Il est mondialement connu comme l’une des figures les plus importantes de la psychologie sociale. 

   Au printemps 1945, la seconde guerre mondiale s’apprête a s’achever. Les armées soviétiques découvrent des horreurs immondes dont les camps d’exterminations et leurs chambres à gaz, au fur et à mesure de leur progression en Pologne et en Allemagne.     

      

     Le monde est confronté à un affreux bilan après la Seconde guerre mondiale, surtout avec la découverte traumatisante des

camps de la mort, où des millions de Juifs, de Tziganes et d'autres “invalides” ont peri.

    Du commandant du camp jusqu’à la plus humble secrétaire, tout individu ayant participé directement ou indirectement est partiellement responsable dans l’organisation inexorable de la ‘Solution finale’.

     Au total, ce sont des centaines de milliers d’individus qui se sont rendu complices du plus grand génocide de l’Histoire.

     Mais après la guerre, lorsqu’ils doivent assumer leurs crimes devant les juges, la réponse des accusés est toujours la même… Je n’ai fait qu’obéir aux ordres!

 N’importe quel individu peut-il donc se transformer en bourreau si on lui en donne l’ordre?

C’est la question que se pose Milgram dans les années 50. Pour y répondre, il imagine une expérience originale…

Tout commence à l’université de Yale aux États Unis où sont reçus des volontaires recrutés par des annonces (payés 4$ par heure) pour participer à une, soit-disant, expérience sur la mémoire. L’expérience était présentée aux volontaires comme une étude des effets de la punition sur la capacité de mémoire par des décharges électriques.

     Un scientifique (portant une tenue qui met en valeur sa légitimité) accueille les volontaires et les apprenants (complices). Les participants pensent qu'ils ont une chance égale de jouer le rôle d'un étudiant ou d'un enseignant. Pourtant, le processus est truqué de sorte que tous les intervenants finissent par jouer le rôle de l’enseignant.

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Le fonctionnement est celui-ci :

  L’enseignant (E) donne une série de couples de mots à l’apprenant (A); exemple : “Ciel-Bleu”

   Après avoir fini la liste de couples de mots, l’enseignant (E) répète un des mots, suivi de quatre autres mots ; exemple : “Bleu - ciel, ruban, sac, yeux”

   L’apprenant (A) doit ensuite associer le premier mot avec le mot qui convient.

     Si l’apprenant (A) répond avec le mauvais mot, l’enseignant (E) administre des chocs électriques de plus en plus sévères à l'apprenant (A) lorsque les réponses aux questions sont incorrectes.

     Les niveaux de choc ont été marqués sur le fameux générateur de chocs de 15 à 450 volts étiquetés :

- «choc léger»,

- «choc modéré»,

- «choc violent»,

- «choc très fort»,

- «choc intense»

- «choc d'intensité extrême».

- «Danger: Shock sévère»,   

- Enfin, un simple mais effrayant  “XXX”.

(Diagramme du générateur de chocs)

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   Si, à un moment quelconque, l’enseignant (E) hésite à administrer les chocs, l'expérimentateur le presse de continuer en disant une réplique similaire à “C’est impossible, l'expérience doit continuer” ou “l'expérience exige que vous continuiez”.

Lorsque le voltage devient trop important, l’élève (A) commence à simuler la douleur.

    

 

—> La légitimité de l’autorité joue un rôle important. Milgram a démontré que l’obéissance baisse fortement lorsque la légitimité de l’expérimentateur diminue.  

—> La proximité de la victime joue aussi un rôle majeur. Il a été mis en évidence que l’obéissance diminue nettement quand le sujet et la victime sont dans la même pièce.

    Les résultats de l’expérience révèlent que 62 % des sujets étaient obéissants jusqu’à la fin. Ils ont continué à administrer les chocs jusqu’à qu’on leur donne l’autorisation d’arrêter. Ainsi, ils se sont entièrement soumis à ce qu’on leur demandait de faire.

        Milgram a réalisé par la suite 18 variantes de son expérience. Dans tous les cas, l’expérience continue à illustrer, avec force, le poids de la soumission à l’autorité. Malgré tout, les degrés d’obéissance varient dépendant des conditions de l'expérience:

     Lors de ces expériences, il y a toujours des personnes qui se sont rebellés avant de se transformer en bourreaux. Milgram a noté que ces personnes partent très mal à l’aise quand elles désobéissent. En effet, ceci est beaucoup plus difficile que l’obéissance.

    Lors de l’entretien qu’ils ont ensuite avec Milgram, ces héros justifient leur conduite en affirmant qu’ils avaient pleinement conscience de la sévérité de leurs actes. Ils se sentaient responsables de la vie de l’élève, contrairement aux sujets qui avaient infligé de véritables tortures.

(Variante de l'expérience dans laquelle l'élève et l'enseignant sont dans la meme pièce)

     

 Leur seul souci était de ne pas décevoir l’expérimentateur et de mener l’expérience jusqu'au bout. Leur conscience était comme inexistente… lorsque Milgram les interroge sur des regrets ressentis, leur réponse ressemblait beaucoup à celles des procès de certains criminels nazis durant la guerre, “Je n’aurais jamais agi comme ca tout seul. J’ai fait ce que l’on m’a dit de faire, c’est tout!

       Stanley Milgram est indissociable de son expérience sur la soumission à l’autorité. L’expérience de Milgram a démontré que nous serions à une grande majorité, contraints de se soumettre à des ordres pouvant causer des souffrances à des innocents.

En effet, Milgram a prouvé que dès lors qu’on ne se sent pas responsables, un grand nombre d’entre nous en sont capables.

      À travers ses expériences, Milgram a donc montré comment les nazis ont réussis à inciter un grand nombre d’individus à devenir des bourreaux et à commettre ces actes atroces. 

«These inhumane policies may have originated in the mind of a single person, but they could only be carried out on a massive scale if a very large number of persons obeyed orders.»

 

«Il se peut que des politiques aussi inhumaines aient été conçues par un cerveau unique, mais jamais elles n’auraient été appliquées sur une telle échelle s’il ne s’était trouvé autant de gens pour les exécuter sans discuter. »

                                                               -Milgram

     Cette expérience n’est pas un cas unique. Elle sera reproduite dans plusieurs pays pendant de nombreuses années, avec un résultat toujours similaire à celui de Milgram. Autrement dit, dans une foule, il y a toutes les chances de trouver environ 60% de bourreaux potentiels.

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