L'HOMME N'EST-IL QU'UN ÊTRE SOUS INFLUENCE?
La Seconde Guerre Mondiale
Adolf Hitler est un autrichien vivant en Allemagne. En 1920, il fonde le parti national-socialiste des travailleurs allemands, NSDAP, c’est-à-dire le parti Nazi. C’est un parti nationaliste, antisémite et raciste.
Hitler est nommé chancelier du Troisième Reich le 30 janvier 1933. Il croit en la supériorité de la race “Aryenne” et annonce très vite qu’il envisage l’exclusion des Juifs, des Tziganes, des homosexuels, des handicapés, des opposants politiques… Pour les Nazis, l’homme de race “Aryenne” doit dominer, et toute autre race doit disparaître.
( 1889 - 1945)
L’Allemagne nazie d’Hitler repose sur une idéologie raciste, nationaliste et antisémite
À partir de 1933, des camps de concentration sont mis en place par les Nazis pour interner toute personne jugée opposante au pouvoir. Ces “camps de la mort lente” sont généralement des camps de travail forcé qui visent la déshumanisation et l'anéantissement des détenus. Ceux-ci meurent en masse due aux maltraitances, à la faim et au travail forcé.
Dachau (exemple d’un camp de concentration)
Quelques années plus tard, les camps d’extermination sont créés. Le but de ces camps est de tuer. En effet, la grande majorité des détenus sont tués dès leur arrivée. Seule une minorité des prisonniers reste en vie afin de contribuer à l’organisation du fonctionnement du camp, surtout pour détruire les cadavres des assassinés.
Auschwitz (exemple d’un camp d'extermination)
NB : Le camp d'Auschwitz est un camp de concentration mais aussi un camp d'extermination
La Seconde Guerre mondiale est déclenchée le premier septembre 1939, lorsque l’Allemagne envahit la moitié Ouest de la Pologne, et l’URSS envahit la moitié Est.
Le 3 septembre 1939, la France et la Grande Bretagne réagissent et déclarent la guerre à L’Allemagne.
La Seconde Guerre Mondiale fut la guerre la plus destructrice de l’Histoire avec plus de 60 millions de morts.
La soumission des nazis
Dans le régime nazi, la soumission à l'autorité se fait plus facilement car le sujet entre dans un état agentique, c’est-à-dire un etat dont la population agit de manière contraire à ses idées. Le sujet réalise ainsi une modification interne:
"The person entering an authority system no longer views himself as acting on his own but as an agent executing the wishes of his superior."
"L’individu entre dans un système d'autorité [et] ne se voit plus comme l'auteur de ses actes mais plutôt comme l'agent exécutif des volontés d'autrui."
Milgram, Soumission à l'autorité
Dans le régime nazi, quelques caractéristiques de l’état agentique sont identifiées. L'Etat convainc les citoyens allemands de leur supériorité et de la supériorité de la race Aryenne par la propagande antisémite.
Ainsi, les Allemands acceptent plus ou moins la situation dictée par l'autorité. Ils donnent donc plus d'importance à leur supériorité qu'à l'individu qu'ils perçoivent comme un sous-homme.
La perte de la responsabilité est caractéristique de l'état agentique, et celle-ci est également présente dans le régime nazi. Dès leur plus jeune âge, les citoyens Allemands sont embrigadés dans des organisations comme les “jeunesses hitlériennes” où ils suivent un entraînement militaire obligatoire et obéissent aveuglément aux ordres de leurs chefs. Ces organisations développent chez les enfants un sentiment de loyauté, de devoir à accomplir envers leur patrie. Cela a pour effet de diminuer encore plus la possibilité de se révolter. Si un fonctionnaire Allemand se révolte, il se trouve dans une situation où toutes ses actions précédentes sont questionnées et deviennent reprochables.
Ainsi, en ne brisant pas la continuité de ses actions, il évite toute sorte de conflit et maintient sa bonne opinion de lui-même, que l'autorité confirme.
Cette soumission se manifeste aussi dans des cadres plus élevés: c’est le cas de nombreux nazis qui expriment leur soumission à l'autorité dans leur témoignages.
Quelques Témoignages
Franz Stangl
“My conscience is clear. I was simply doing my duty”
“"Ma conscience est tranquille. J’accomplissais simplement mon devoir "
En 1940, Franz Stangl était le dirigeant de la police à l'Institut d'euthanasie de Schloss-Hartheim, responsable de l’élimination des malades mentaux.
En mars 1942, il devient le dirigeant du camp d’extermination de Sobibor.
De septembre 1942 à août 1943, il est nommé commandant du camp de Treblinka, et devient même lieutenant dans la SS.
Dans un document officiel, il est qualifié de “meilleur commandant de camp en Pologne”
En 1945, il s’enfuit en Italie, puis en Syrie avant de se rendre au Brésil en 1945. Les services secrets le retrouvent en 1967. Stangl est jugé par le tribunal de Düsseldorf qui le condamne à la détention à vie. Il meurt en prison un an plus tard.
Dans la prison de Düsseldorf, une journaliste nommée Gina Sereny effectue soixante heures d’entretien avec Stangl. L'enquête aboutit à la publication d’un livre publié en 1974: Into the darkness. Voici un extrait de l’entretien entre Sereny et Stangl:
“Vous ne pouviez rien y changer ? Au poste que vous occupiez, ne pouviez-vous pas empêcher le déshabillage, les coups de fouet, l'horreur des parcs à bestiaux ?
-Non, non, non. C'était le système. Il fonctionnait. Et parce qu'il fonctionnait, il était intangible. Mais c'est pour le Führer. Pour lui nous nous sacrifions, pour lui, nous obéissons à ses ordres. "
Erich Priebke
Erich Priebke était capitaine Police de Sécurité allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est arrêté en 1994 en Argentine où il s'était enfui, puis condamné en Italie en 1998 pour le massacre des Fosses Ardéatines dans lequel 335 civils italiens ont été exécutés par les troupes d'occupation allemandes en mars 1944.
Priebke meurt en 2013 à l’âge de 100 ans.
Une interview réalisée quelques mois avant la mort d'Erich Priebke a été publiée par le journal britannique ‘International Business Times’ . Priebke conteste l’existence des chambres à gaz et des camps d’exterminations sous prétexte qu’ils sont des fausses accusations des juges de Nuremberg.
“L’activité d’une chambre à gaz est envahissante, mortelle, et même à l’extérieur elle est terriblement dangereuse. L’idée d’envoyer à la mort des millions de personnes de cette manière, dans le lieu même où vivent et travaillent d’autres personnes sans que ces dernières s’aperçoivent de quoi que ce soit, c’est de la folie”
Le sergent SS Walter Burmeister
En 1941, le sergent SS Walter Burmeister était le conducteur de véhicule de gazage dans le camp d'extermination de Chelmno. Suite à la guerre, il est condamné à treize ans de prison pour complicité dans l'assassinat de plus de 150 000 personnes.
“Je ne saurais plus dire aujourd’hui à quoi je pensais à l'époque, et si j’ai réfléchi à ce que je faisais. Actuellement, je ne saurais pas dire si la propagande de l'époque m’avait influencé au point de ne pas pouvoir refuser d'obéir aux ordres donnés”
(Le camp d'extermination de Chelmno)
Tous les individus impliqués dans le génocide ont été plus ou moins influencés. L'obéissance était inévitable, toute personne recevait des ordres de son supérieur hiérarchique, qui obéissait aussi aux ordres de son dominant, et c'était de la sorte jusqu’aux ordres donnés par Hitler. Ainsi, la soumission à l'autorité a joué un rôle primordial dans l'enchaînement des événements de l’Holocauste.