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Hannah Arendt 

        Née Johanna Arendt en 1906, à Hanovre, en Allemagne, Hannah Arendt est l'une des plus célèbres philosophes politiques du XXe siècle. Elle est issue d'une famille juive et perd son père très jeune. Arendt fait ses études dans plusieurs universités, y compris l'Université de Marburg.

       Elle complète son doctorat à l'Université de Heidelberg en 1928. Après la guerre, Hannah se rend aux Etat-Unis pour enseigner dans de nombreuses universités de Californie, Chicago, Columbia et Princeton.

 

                

      

      Hannah Arendt a gagné beaucoup d'attention pour ses ouvrages sur le totalitarisme et les affaires juives après la Seconde Guerre mondiale. Ses expériences de guerre lui ont permis d’explorer les régimes d'Adolf Hitler et de Joseph Staline, notamment dans son premier livre “Les Origines du totalitarisme”, en 1951. Aussi, suite au procès d'Eichmann, Arendt publie un autre ouvrage en 1963 intitulé “Eichmann a Jérusalem”.

( 1906 - 1975)

En 1961, à Jérusalem, Hannah Arendt couvre le procès d'Adolf Eichmann pour le journal ‘le New Yorker’.  Eichmann était un haut dignitaire nazi qui fut très influent dans l’organisation et le déroulement de "la solution finale". Il se considérait irresponsable de ses actions, exécutant simplement les ordres qui lui étaient donnés.

      Adolf Eichmann, est un  fonctionnaire de haut rang du troisième reich, un criminel de guerre nazi, un officier de la SS et un membre du parti politique nazi. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Eichmann s’occupe de tout ce qui concerne l'évacuation des juifs. Il est responsable de la logistique de la « solution finale ». Il était aussi chargé de l'identification des victimes de la “ solution finale”, et de leurs déportations vers les camps de concentration. De ce fait, Eichmann est considéré comme l'un des principaux organisateurs de l'Holocauste.

( 1906 - 1962)

Adolf Eichmann

       Comme un grand nombre de nazis, Eichmann réussi à échapper à la justice suite à la capitulation Allemande en fuyant vers l’Argentine. Pourtant, dix ans après, en mai 1960, celui-ci est capturé par les services secrets israéliens à Buenos Aires. Eichmann a ensuite été amené en Israël où il fut condamné à mort suite à son procès.

(Signature de Adolf Eichmann)

         Le témoignage de Eichmann a énormément marqué la philosophe Hannah Arendt. En effet, suite à son procès en 1961, Arendt a changé ses perceptions et opte pour une réflexion inédite et très éclairante sur la "banalité du mal".

         Elle utilise l'expression controversée "la banalité du mal" pour caractériser les actions d'Eichmann. En 1961, Arendt ne s’attendait pas à rencontrer l’individu qu’elle vit ensuite dans le box des accusés. Contrairement à ses anticipations, Eichmann n'était pas un assassin typique, il ne semblait être ni cruel, ni cynique.

    Arendt se rend compte qu'elle sous-estimait l'importance des idéologies nazies et de l’autorité qu’avait d’Hitler. Les auteurs du mal n'étaient pas nécessairement “démoniaques”, mais banals.

Le procès de Eichmann à Jerusalem

Le procès de Eichmann à Jerusalem
Le procès de Eichmann à Jerusalem

Le procès de Eichmann à Jerusalem

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      Eichmann se décrit comme un ‘idéaliste’. Il admire énormément Hitler et lui obéit peu importe ses convictions personnelles.  Encore, “Quand, lors de l’interrogatoire de police, il déclara qu’il aurait envoyé à la mort son propre père si on l’avait exigé de lui, il ne voulait pas seulement souligner à quel point il était soumis à des ordres et prêt à les exécuter ; il voulait aussi montrer quel ‘ ‘idéaliste’’ il avait toujours été”. (p.106).

     Il considère avoir simplement obéi aux ordres et aux exigences, et avoir réalisé son devoir de bon fonctionnaire, d’où la théorie de la “banalité du mal”

      Quand Hannah essaye de cerner la personnalité d’Eichmann, elle le décrit comme étant un homme d’une banalité étonnante, "il ne put terminer ses études secondaires ni même obtenir un diplôme de l’école de formation professionnelle d’ingénieurs où on l'inscrivit par la suite" (p.84).

           Le terme employé par Arendt, "banale", ne signifie pas qu’elle considère que les atrocités commises sont conçues comme acceptables. Au contraire, seule la difficulté à juger ces crimes  est étudiée, car il furent si monstrueux, mais les criminels étaient si ordinaires.

      Ce qui rendait le génocide encore plus effrayant est que toutes ces personnes jugées coupables de crimes tellement insupportables, étaient d’une banalité déconcertante. Arendt écrit, “il eût été réconfortant de croire que Eichmann était un monstre”, cependant, elle affirme que ces individus étaient “effroyablement normaux”.

Encore, Eichmann plaide "Je ne suis pas un monstre, je n’ai fait qu’obéir aux ordres."

       Suite au procès d'Eichmann, Arendt déduit que sa haine malveillante des Juifs ne pourrait pas expliquer psychologiquement sa participation à l'Holocauste. Eichmann était totalement inoffensif individuel. Il opérait sans réfléchir, suivait les ordres, et les exécutait efficacement.

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